samedi 25 septembre 2010

Définir le rock ?

Le Rock par David Herschel
Annonce de David Herschel publiée en ligne sur le site de France Culture, pour le lancement en janvier 2007 de l’émission Une histoire de… qui devient le temps de vingt épisodes Une Histoire du Rock ou Introduction raisonnée à une musique de sauvages.

« La musique rock habite notre quotidien depuis plus de cinquante ans. […] Elle étend notamment son influence à la mode, au cinéma, aux arts plastiques. Mais c’est d’abord notre mode de vie et de pensée que cette musique a voulu contribuer à modifier. Instrument d’un conflit de générations dans les années 50, le rock’n’roll originel a fait place à une ambitieuse contre-culture dans les années 60. Depuis lors, le rock est tour à tour devenu le vecteur du pacifisme, de la libération sexuelle, de l’accès aux drogues, de l’engagement politique ou humanitaire. Les grands festivals sont l’occasion d’une communion universaliste, parfois d’une identification clanique, mais toujours d’un intense transfert d’affects en direction de stars parées de vertus quasi-surnaturelles. Comme expression musicale, le rock est cependant, avant toute chose, un répertoire d’œuvres passionnantes. Des premières légendes […] à la geste héroïque d’un groupe tel que Muse aujourd’hui, cinquante ans de création nous interrogent, nous provoquent et savent souvent nous charmer. Les Beatles, les Rolling Stones, Jimi Hendrix, Led Zeppelin, David Bowie, les Sex Pistols, Prince, Nirvana, tous ces artistes et bien d’autres ont contribué à renouveler le langage musical du rock, à donner à cette même entité des incarnations contrastées, voire contradictoires. »


Rock et Rock’N’Roll
Une définition de David Herschel
transcrite à partir de sa première émission radiophonique Une Histoire du Rock sur France Culture en janvier 2007.

« Le terme rock est extrêmement large. Il comprend les différents courants musicaux qui sont nés ou dérivés du Rock’N’Roll des origines ; le Rock’N’Roll proprement dit, voilà un mouvement qui est assez facile à circonscrire dans le temps, l’espace et le style. C’est une musique qui descend du blues des Noirs américains et de la Country blanche. Elle émerge un peu avant le milieu des années 50 et disparaît de la scène américaine vers la fin de cette même décennie pour réapparaître régulièrement sous de nouvelles incarnations. À ce premier état du Rock’N’Roll va succéder ce que certains appellent la Rock Music, ou tout simplement, le Rock, au sens large du terme, qui reprend, développe, modifie et enrichit ce Rock’N’Roll originel par un nouveau souci de l’harmonie, un nouveau raffinement mélodique et instrumental, ou bien au contraire par un surcroît d’énergie et de puissance sonore. Cette musique Rock élargie comprend de très nombreux courants, du psychédélisme au métal, en passant par la musique progressive, le Glam, etc. »


Le Rock dans le Dictionnaire du Rock de Michka Assayas
« Rock. Voir Rock’n’roll »
« Rock’n’Roll : Style musical apparu aux États-Unis au début des années 50 » puis « Peu à peu, le mot “ Rock ” devint le terme générique de la musique populaire américaine et britannique, puis occidentale »).

Le Rock et le constat d’une diversité des styles
Par Michka Assayas,
Dictionnaire du Rock, Paris, Robert Laffont (Bouquins), 2000, tome II, p. 1603.

« Les tendances sont éclatées : rock engagé, chaotique, des MC5, funk de James Brown ou Sly Stone, rock teinté de musique latine avec Santana, musique classique et free-jazz en Allemagne, musique progressive et space rock (planant) de Pink Floyd, courant des auteurs-compositeurs-interprètes de folk-rock qui s’interrogent douloureusement sur la perte de leurs illusions, comme Crosby, Stills, Nash (& Young) et James Taylor, blues-rock et bientôt hard rock et heavy metal (Led Zeppelin, Back Sabbath), expression réaliste de tendances décadentes et extrêmes dans les grands centres urbains (Iggy Pop & The Stooges, Lou Reed), country-rock californien des Eagles, jazz-rock (Miles Davis), Pop – dans le sens de variété (Diana Ross, Elton John) –, rock théâtral (Genesis, Alice Cooper, Kiss), glam rock (David Bowie, Roxy Music) […] Ce mouvement d’éparpillement suscitera pourtant une réaction violente au milieu des années 70. Sous l’influence des groupes amateurs comme Suicide et les New York Dolls à New York ou Dr Feelgood en Grande-Bretagne, une minorité agissante s’emploiera à rembobiner le rock à toute vitesse vers son passé. Alors que la vague disco va bientôt envahir le monde et que le reggae des “ rockers ” de Sly & Robbie arrive de Jamaïque, dans un dernier soubresaut, la vague punk de 1976-1979, violente, provocante, extrême, cherche à retrouver les racines et à renouer avec la fureur du rock’n’roll des origines, la naïveté en moins et le cynisme en plus. Avec les Sex Pistols en tête, elle provoque une secousse intense et de courte durée, mettant à bas bien des groupes “ dinosaures ”, de Pink Floyd à Genesis, qui régnaient alors sans partage. Née de ce séisme, ce qu’on a appelé dans le monde anglo-saxon la New Wave entraîne un retour, mais comme en négatif, à certaines valeurs des années 60 : des chansons courtes, efficaces, cinglantes, parfois grinçantes, défendues par des artistes aussi divers que Blondie, Elvis Costello, Devo ou XTC. […] Cette période marque aussi l’apparition de la musique dite industrielle, avec Throbbing Gristle. Le groupe le plus populaire de cette tendance sera The Cure. Le plus important reste sans conteste Joy Division, qui acquerra une valeur de mythe après le suicide de son chanteur, Ian Curtis, en 1980. De façon générale, s’ouvre alors pour le Rock une période de deuil et de nostalgie. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire