mardi 26 octobre 2010

Blue Cheer - Summertime Blues

"Baptisé en l'honneur d'un type de LSD qui tirait son nom d'une poudre détergente, ce trio incroyablement puissant de San Francisco a placé la barre très haut dans le domaine du rock noisy, avec son premier album. Il ouvre la voie à tout le monde, des Stooges à Zeppelin, du heavy metal au rock expérimental. Cetres, il y avait le battement sourd d'innombrables groupes garage dans les années 60, mais aucun d'entre eux ne possédait les basses, les hurlements, ni l'intensité pleine de feedback des Blue Cheer. Ce n'est pas pour rien qu'on les décrit comme "plus bruyants que Dieu".
La première fois que Blue Cheer a essayé d'enregistrer Vincebus Eruptum, la table d'harmonie a explosé. Mais ayant pris les précautions nécessaires, ils enregistrent ce qui va être le meilleur album de leur carrière, et de loin. Il comprend quatre originaux et deux reprises, dont une version torride, salie et écorchée, de Summertime Blues d'Eddie Cochran (dépassant par certains cotés celle des Who, puissante et charnue) et Rock Me Baby, un classique du blues. L'album se place dans le Top 20 US, fait surprenant peut-être pour un groupe dont l'intention n'est que de dépasser les limites du volume, et qui n'est pas intéressé du tout par le jeu musical. Loin d'être les musiciens les plus au point, ils ont quelque chose d'admirable et envoûtant, de style punk dans leur rafales de solos visiblement improvisées, dans le volume poussé à fond et à peine contrôlé, ou encore dans les braillements exaltés de Dickie Peterson dans Parchment Farm.
C'est un album clés des premiers jours du heavy [au même tire que Cream à la même époque] : depuis la magnifique pochette violet et argent jusqu'à l'esprit général, fou et génial.

Tom Hughes, in Les 1001 Albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, dir. Robert Dimery - Flammarion, 2006



"Le rock, c'est 10% de technique et 90% d'attitude. Si on joue une note avec la bonne attitude, ce sera plus efficace que soixante notes sans attitude du tout." Dickie Peterson, 2005

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