jeudi 15 octobre 2009

Joan Baez, "Birmingham Sunday" (1964)




Un exemple de "reaction protest song" qui remonte aux années soixante, pendant le Mouvement des Droits Civiques. Chanson qui évoque la mort de quatre jeunes adolescentes noires suite au dynamitage par quatre membres du United Klans of America (issu du Ku Klux Klan) de l'église où elles s'étaient rendues ce dimanche 15 septembre 1963.

Lien vers un blog qui détaille les circonstances dramatiques de ce "Birmingham Sunday" et renvoie vers d'autres chansons : http://lhistgeobox.blogspot.com/2009/05/161-richard-farinabirmingham-sunday.html




Martin Luther King, “What murdered these four girls?” :



Voir aussi le documentaire de Spike Lee, "4 Little Girls" (1997):

dimanche 11 octobre 2009

Pop music et révolution ?

The Clash, "White Riot", 1977 (GB) / 1979 (US)



paroles : http://www.lyricsfreak.com/c/clash/white+riot_20031778.html

Cette chanson a parfois été mal comprise et détournée de l'intention que ses auteurs lui avaient prêtée : loin d'appeler à des affrontements entre blancs et noirs en Grande Bretagne, elle cherche à faire prendre conscience du potentiel de rébellion dont disposent les blancs face à l'autorité du gouvernement ou face aux groupes extrémistes qui cherchent à s'imposer dans la rue (National Front) -à un moment où, en Grande Bretagne, la population immigrée des anciennes colonies s'organise pour lutter contre le racisme et les agressions dont elle est victime. Cette chanson des Clash est à mettre au crédit de l'action militante de Rock Against Racism, associant surtout des groupes de punk et de reggae désireux de battre en brèche la montée de l'extrême droite à la fin des années 1970 en Grande Bretagne.

Peter Gabriel, "Biko", 1980.



paroles : http://www.lyricsdepot.com/peter-gabriel/biko.html

Autre exemple de "reaction song", que Peter Gabriel chantera à la fin de chacun de ses spectacles afin de garder vivante la mémoire de ce militant sud-africain qui mourut torturé dans les prisons des tenants de l'Apartheid en 1977. La médiatisation de la lutte des militants anti-apartheid (ainsi, autour de Nelson Mandela) joua un rôle non-négligeable dans ce combat, au-delà des frontières de l'Afrique du Sud : "And the eyes of the world are watching now".

Gil Scott-Heron, "Johannesbourg", 1975




paroles: http://www.gilscottheron.com/lyjohannesburg.htm

Un exemple de "reaction song", qui pose la question du rôle de la protest song et de son impact. Ici, les paroles insistent sur la dimension d'interpellation d'un public qui ne connaît pas le nom de cette capitale et qui ne connaît pas la situation d'Apartheid en Afrique du Sud, alors que celle-ci pourrait servir de source d'inspiration pour les African-Americans qui subissent encore les effets de la discrimination raciale dans les quartiers ghettos des Etats Unis, par exemple.

Country Joe Mc Donald, "I feel like I'm fixin' to die rag", 1965



paroles : http://www.songmeanings.net/songs/view/88285/


Typique d'une chanson à ne pas prendre au sens littéral et de ce "GI humour" qui permet de caricaturer une situation pour en rire plutôt que de devenir fou.

Mots clés : 1965 - Woodstock - Country Joe Mc Donald - protest song - GI humour - Vietnam

The Angry Brigade (1969-1972)

Groupe libertaire britannique, déterminé à lutter contre l'autorité du gouvernement en posant des bombes dans un certain nombre de lieux incarnant cette autorité (ambassades de régimes tyranniques, commissariats, casernes, centrales nucléaires, usines automobiles et lieux de vente, ministères, maisons de ministres). Ce groupe a souvent été comparé aux Weathermen (ou Weather Underground Association) aux Etats Unis.

Chronologie : http://www.spunk.org/texts/groups/agb/sp000540.txt

photo 1 : Ouvrage de Gordon Carr : sortie prévue en février 2010.




photo 2 : Documentaire BBC sur The Angry Brigade (1973), qui évoque aussi le jugement des "Stoke Newington 8", ainsi que sur "Persons Unknown", dont le titre reprend la formule récurrente du chef d'inculpation de plusieurs membres du groupe Anarchist Black Cross.





photo 3 : Premier communiqué de The Angry Brigade, suite au dépôt d'une bombe au domicile du "police commissioner" Sir John Waldon (août 1970).





photo 4 : Neuvième communiqué de The Angry Brigade, suite au dépôt d'une bombe au département informatique de Scotland Yard (Tintagel House, Londres). Reproduit dans le numéro du 19 mai- 7 juin de International Times (IT), journal emblématique de la presse alternative britannique de cette époque.

Film de Ken Russel, Women in Love (1969)


Adaptation cinématographique du roman de DH Lawrence (1919), également connu pour Lady Chatterley's Lover, qui fut censuré lors de sa parution en Grande Bretagne (1928) pour son évocation de scènes sexuelles entre une aristocrate mariée et son garde-forestier, ainsi que pour la "grossièreté" de certains dialogues. Women in Love oppose les choix de deux couples (mariage, amour et harmonie vs. union libre, sexualité affichée et déchirement), tout en interrogeant aussi la dimension homo-érotique de l'amitié qui unit les deux héros (voir l'affiche). Il semble ériger l'union sanctionnée par la religion comme seul rempart face à un monde occidental qui va au devant de l'apocalypse. Cette adaptation sort en 1969, alors qu'une dernière loi de libéralisation du divorce est promulguée.

Mots clés : chronologie GB - 1969 - cinéma britannique - Women in Love - divorce

Film de Ronald Neame, The Prime of Miss Jean Brodie (1969)


Adaptation cinématographique du roman de Muriel Spark paru en 1961. Ce film, qui se déroule dans une école de jeune filles écossaises pendant les années 1930, relate l'histoire d'une enseignante aux méthodes peu communes pour l'époque, à la personnalité ardente et complexe (elle défend la beauté de l'art et Franco avec la même ferveur), dont la carrière et la réputation seront menacées lorsque son élève la plus proche fera circuler des rumeurs associant liaisons avec deux collègues et accusations de fascisme. Là encore, ce film pose la question des méthodes d'éducation, de l'influence des enseignants sur leurs élèves, des limites des enseignements à transmettre (opinions politiques, vie personnelle)

Film de Ken Loach, Kes (1969)


Un film qui se déroule dans une ville de mineurs du Yorkshire et met en scène un garçon de 12 ans dans ses rapports conflictuels à l'école et à la famille. La relation forte qu'il noue avec un rapace ouvre une porte dans sa vie. Entre autres questions, ce film interroge la confrontation de l'enfant à l'autorité et évoque indirectement les expériences de "self-governement" mises en place par A.S. Neill dans son école de Summerhill -alors que le premier des Black Papers on Education paraît cette année-là aussi.

Bernadette Devlin, The Price of my Soul, 1969.



Livre qu'elle écrivit pour faire connaître la situation de discrimination (politique, sociale et économique) dans laquelle étaient tenus les catholiques d'Irlande de Nord face aux protestants.

Bernadette Devlin Mural, Bogside district, Derry


Ces fresques sont nombreuses en Irlande du Nord et servent à commémorer un certain nombre d'événements marquants où tant les nationalistes catholiques que les unionistes protestants se sont illustrés.

Liens vers deux sites à propos des Bogside Artists :
http://cain.ulst.ac.uk/bogsideartists/menu.htm
et
http://www.bogsideartists.com/

Bernadette Devlin, Bogside Battle, 1969

Bernadette Devlin fut parmi ceux qui dénoncèrent le recours aux troupes britanniques pour mettre un terme aux affrontements entre les habitants du quartier de Bogside (Derry, Irlande du Nord) et les forces de police de la Royal Ulster Constabulary. Elle fut la plus jeune élue au Parlement de Westminster en 1969 sur les bancs des socialistes et a toujours été engagée en politique depuis cette époque.

"Mural" à l'angle du quartier catholique du Bogside à Derry en Irlande du Nord




Ce quartier catholique fut le théâtre de deux événements cruciaux au cours des "Troubles" en Irlande du Nord.
- "The Bogside Battle" (août 1969) suite à une procession orangiste (= protestante) qui passait à proximité ; elle conduisit le Premier Ministre d'Irlande du Nord à faire appel aux troupes britanniques pour ramener l'ordre et le calme dans ce quartier de Derry.
- Le "Bloody Sunday" (janvier 1972) où, à l'occasion d'une marche pacifiste organisée par l’Association des Droits Civiques d’Irlande du Nord qui réclame une égalité de traitement entre catholiques et protestants en Irlande du Nord, 14 manifestants sont abattus par les troupes britanniques.