dimanche 28 février 2010

Le ROCK : une musique engagée ?

Le Rock : une musique engagée ?

- « musique engagée » : oxymore ?
- sous-représentation des chansons ayant un lien avec le politique : face aux love’n lust songs
- rock / révolte / contestation (protest) : est-ce la même chose que rock « engagé »
- pourquoi a-t-on tendance à associer rock et engagement ? ou plutôt, rock et contestation ?

I Du folk au folk-rock contestataire aux EU (1960-1970)

- deux décennies marquées par deux épisodes incontournables de l’histoire américaine :
1. le Mouvement des droits civiques (1954-1968)
2. la guerre du Vietnam (1959-1975)

- deux moments qui sont portés par les protest singers de l’époque

cf.Charles Gancel et Yves Delmas, Protest Song. La chanson contestataire dans l’Amérique des Sixties, Textuel, coll. Musik, 2005.

- provoquer une prise ce conscience et non pas nécessairement proposer un programme politique ; accompagner des mouvements politiques et non pas obligatoirement s’engager comme militant dans ces luttes politiques

cf. portée très générale de la chanson de Bob Dylan, « The Time they are a-changin’ » (1964) : se voulait être l’hymne d’une jeunesse en rébellion contre l’autorité (parentale, des valeurs racistes blanches, de l’armée, de l’état)
cf. dimension énigmatique de « The Answer is blowing in the wind »
cf. dimension incantatoire de Joan Baez, « We Shall Overcome »
cf. mise en cause plus explicite de la ségrégation dans Bob Dylan, « Oxford Town »

cf. portée universelle / balade / référence implicite au Flower Power dans Peter, Paul and Mary, “Where Have all the Flowers Gone”
cf. musique légère et entraînante, dimension humoristique et d’ironie grinçante de Joe McDonald, “I Feel Like I'm Fixin' to Die Rag” (1965)

- différence entre the magnetic song et the rhetoric song

- trois exemples de reaction songs (ou topical songs) :
> « Ohio » de Still, Nash and Young (1970)
> « Attica State » de John Lennon (1971)
> « George Jackson » de Bob Dylan (1971)

II Du protest-rock à l’association du punk et du reggae en GB (1970)

- le contexte politique, économique et social : post swinging sixties
- montée en puissance de the New Right (1979 : Margaret Thatcher, premier ministre conservateur)

- la jeunesse : cible politique et cible marketing

- âge du droit de vote, de la majorité ; X certificate
- question des châtiments corporels dans les publics schools : mobilisation de the Schools Action Union (SAU) et de la STOPP (Society of Teachers Opposed to Physical Punishment)
- Black Papers vs. expérience progressiste de Summerhill
- abolition de la peine de mort

à mettre en parallèle avec un certain nombre de résistances :
- organisations pro-life
- jugements à l’encontre de la presse underground : IT, Oz, Gay News
- Festival of Light (1971) qui prône le retour aux « bonnes mœurs »

- les troubles en Irlande du Nord
> John MacCartney, “Give Ireland Back to the Irish” (1972)
> John Lennon, “Sunday Bloody Sunday” (1972)

- decolonisation / immigration / émeutes raciales
> création de Rock Against Racism (RoAR)
> liens entre punk et reggae
> Anti-Nazi League vs. National Front
> Two-Tones Label
> The Specials, “A Racist Friend”
> Steel Pulse, “Ku Klux Klan”
> The Clash, “White Riot”

III De la convergence des luttes à la déliquescence du Charity Rock (1970)

- Mobilisation contre l’apartheid en Afrique du Sud
- Emprunts au Black Power movement américain, emprunts à la contestation des étudiants de la fin des années 1960
- Relais auprès de différents types d’artistes, noirs et blans, entre les EU et la GB :
> Gil Scott-Heron, “Johannesburg” (1975)
> Peter Gabriel, “Biko” (1980)
> The Specials, “Nelson Mandela”

- décennie des charity concerts entre les EU et la GB
- du Bangladesh (1971) au Cambodge (1979)
- charity business, benefit rock ou agit-pop
- vers les années 1980: Live Aid – Band Aid
- déclin de l’engagement ou consécration de l’auto-promotion d’un système déjà présent à Woodstock?