dimanche 21 novembre 2010

Quelques groupes post-punk influencés par le reggae

CLIQUEZ SUR LE NOM DES GROUPES POUR VOIR LA VIDEO EN LIGNE

Basement 5 (1978)

Basement 5 (1978)

The pop group (1978)

The pop group (1979)

The Pop Group (1978), “We Are All Prostitutes”

The New Age Steppers (1980), « Fade Away »:

The New Age Steppers (1980), « Guiding Star »:

mercredi 10 novembre 2010

Television - Marquee Moon

Marquee Moon, sorti en 1977, produit par Tom Verlaine et Andy Johns, est le premier album de Television, groupe de rock proto-punk américain (et même, new-yorkais). Généralement considéré comme un groupe punk, Television est en fait un pur groupe de rock, un des groupes et artistes (avec The Modern Lovers et Patti Smith) ayant, en quelque sorte, pavé le chemin au mouvement punk, mais sans vraiment en faire partie (trop intellectuels et subtils pour ça). L'album a été donc vendu sous l'étiquette punk, sorti en pleine année punk, mais il est tout sauf punk, et ça s'entend dès la première écoute, malgré la furie de quelques rares titres (Friction, See No Evil).

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Fondé en 1975, Television était constitué, à la base, du chanteur et guitariste Tom Verlaine, du guitariste Richard Hell, du batteur Billy Ficca et du bassiste Fred Smith (aucun lien avec le Fred Smith du MC5, qui sera le mari de Patti Smith et est mort en 1994). Richard Hell quittera rapidement le groupe pour rejoindre les Heartbreakers de Johnny Thunders (pour le coup, un vrai groupe de punk-rock new-yorkais), groupe qu'il quittera aussi avant la sortie de leur unique album, et Hell fondera ensuite son propre groupe, les Voivoids. Après le départ de Hell, Television recrute Richard Lloyd, et le groupe, après la sortie en 1975 d'un 45-tours autoproduit (Little Johnny Jewel), enregistre Marquee Moon, qui sort deux ans plus tard. Entre temps, Verlaine aura joué rapidement sur un titre du premier album de Patti Smith, (Horses ; la chanson Break It Up), qui fut son amante. Pour finir sur le line-up, sur la pochette sont, dans l'ordre, Smith, Verlaine, Lloyd et Ficca.

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Marquee Moon est un festival. 45 minutes où la guitare (les guitares, plutôt) est à la fête. Sur la pochette, chose rare et très originale, les soli de guitare sont répertoriés, par morceau, avec la précision de qui les joue. Petite attention très sympa qui permet de mieux discerner les deux guitaristes, qui, souvent, se livrent à un duel de guitares (les 10 minutes ahurissantes de Marquee Moon, Torn Curtain), régal auditif absolu. C'est ainsi que Lloyd interprète les soli de See No Evil, Elevation, Guiding Light et le premier de Marquee Moon ; et que Verlaine, lui, interprète ceux de Venus, Friction, Prove It, Torn Curtain et le second de Marquee Moon. La basse de Smith est parfaite, la batterie de Ficca est elle aussi parfaite. Groupe très soudé, qui enregistre ici une pure cathédrale sonore, sans doute le disque le plus réussi de l'année 1977, une année pourtant riche en joyaux (Rumours, AJA, Pacific Ocean Blue, L.A.M.F. ou The Clash).

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La face A est constituée de trois morceaux entraînants et vifs, See No Evil, Venus (de Milo) et Friction (plus hargneux), sur lesquels la voix de Tom Verlaine, suraigue et souvent considérée comme irritante (c'est vrai que, dans un sens...enfin, sa voix est, disons-le, spéciale !), fait des merveilles. Venus, par exemple, est incroyablement pop, et dès son intro, la guitare fait des siennes et rend le morceau immédiatement accrocheur. Après ces trois chansons de durée banales, Marquee Moon, 10,30 minutes (au lieu des 9,58 minutes créditées sur l'album), déchire tout. Solo de guitare magnifique, guitares qui se répondent, paroles nébuleuses, et encore un solo de guitare, plus long, étendu, rock et même, limite, jazzy. Remplacez la guitare par du saxophone, vous avez du Coltrane. La face B s'ouvrait sur le merveilleux Elevation (refrain de guitare, parfait), puis la douceur Guiding Light. Prove It est un peu décevante après tout ça, mais son exubérance la rend cependant attachante. Torn Curtain, complainte sur laquelle la guitare de Verlaine semble littéralement pleurer, achève le tout sur une note obscure et mélancolique. Le morceau, autre erreur de minutage, dure 10 secondes de moins que la durée indiquée (c'est à dire, il ne dure que 6,50 minutes au lieu de 7). Aucun foirage ici, malgré l'aspect un chouia décevant de Prove It, qui reste excellente. Marquee Moon est tout simplement magistral.

source: http://clashdohertyrock.canalblog.com/archives/2009/12/10/16085144.html

mardi 9 novembre 2010

Belfast 1971-1972, photos de J-C V . les conséquences de "l'internment"











Photographies de Belfast 1971-1972 par J-C V

Les quartiers catholiques de Belfast ( Falls Road and Enfield Road) lors et après les troubles liés à l'internement administratif des suspects d'appartenance à l'IRA en 1971














lundi 8 novembre 2010

Emeutes Punk

A l'extérieur du Markethalle, après les célèbres émeutes d'Hambourg, le 20.05.80

Modern Lovers - Article Télérama Avril 2009


Sans doute un des groupes les plus oubliés de l'histoire du rock, et de la musique en général, mais pourtant essentiel - à l'image de BIG STAR en 1972 ou WIRE en 1977, sans aucun rapport au style musical. Pas encore tout à fait punk (ils ne le seront jamais vraiment), ils sont le chaînon manquant entre les non moins célèbre Velvet (mais oui, la banane dessinée par A.Wharol) et Stooges de Détroit, et les petits morveux de 76/77 qui ont décidé d'en découdre avec les autorités. Récapitulatif de ce groupe mythique, culte diront certains, par François Gorin de Télérama. Groupe dont l'influence depuis est inversement proportionnelle aux ventes d'albums :

"Partie 1 : On peut réécrire l'histoire et relire les articles, éplucher les rééditions, rien à faire : personne chez nous n'avait entendu parler des Modern Lovers avant 1976. Jonathan Richman était un zozo inconnu avant l'excitant aperçu donné par Philippe Garnier dans Rock & Folk au fil d'un de ces papiers-fleuve qui nous régalaient à l'époque. The Modern Lovers, tout noir avec logo en cœur effilé et Jonathan Richman & The Modern Lovers, portrait romantique sur fond nuageux, sont arrivés par la même malle.


C'est juste que le second sortait de l'avion tandis que l'autre, au fond de la soute d'un vieux cargo, avait mis cinq ans. On découvrait ce jour-là le poète naïf ploink-ploink à vague air de BHL (col blanc échancré, cheveu flou) ; et le morveux coupé court et chantant du nez des vers tirés de ses carnets de collégien. C'était le même ! Fallait-il choisir entre les deux ? Les premiers Modern Lovers, c'était le Velvet junior. Son sale, guitares saturées, orgue lancinant. Roadrunner, avec son décompte impérissable, one two three four five six… ? Un Sister Ray réduit à la dimension de 96 Tears. Les garçons étaient de Boston et tous ont fait carrière : Dave Robinson batteur des Cars, Jerry Harrison clavier des Talking Heads, Ernie Brooks bassiste chez Elliott Murphy… Sacrée bande, sauf que ce fut la débandade. Puis naissance d'un fantasme, alimenté contre l'évidence du « nouveau » Jonathan. Pablo Picasso est en fait le premier d'une série sur les grands peintres (encore tout récemment, No one was like Vermeer). Mais torché avec les manières loureedo-stoogiennes de ses 20 ans. Pablo Picasso was never called an asshole… Les Modern Lovers, eux, se sont pris quelques tomates. Ils se détestaient, dit la légende. Richman était un petit dictateur en son genre, avant de jouer au petit dinosaure. Quelle chanson ! La version de John Cale lui a peu apporté, celle de Bowie rien du tout. Qui des deux aurait pensé à faire rimer avocado et Eldorado ?



Partie 2 : Sur leurs photos de jeunesse obscure, les Modern Lovers ont les cheveux longs. Normal, on est en 1971-1973. Tous un peu hippies sauf Jonathan Richman. Lui, on dirait qu'il a 12 ans et que trois druggies l'ont pris comme mascotte ou souffre-douleur. Pas du tout : c'est un gamin du quartier, il cherche des copains dans un monde froid et cruel. Tout content d'avoir mis la main sur ces marginaux. Le rock, il adore ça depuis qu'il a vu la banane jaune fluo du premier Velvet Underground. Sa boussole. Que les Velvet se pointent à Boston et il ne les lâche plus. Un vrai pot de colle. Mais pas du genre à sniffer, lui : I'm straight, c'est un de ses premiers morceaux.


Et les trois autres, ils écoutaient quoi ? Stooges, New York Dolls ? Les Doors, aussi ? On pouvait le croire en entendant Astral Plane. C'est l'orgue, sûrement. Tonight I'm all alone in my room… Même avec son groupe, il chantait ses trucs à lui seul, Jonathan. Du Iggy puceau. Si tu ne veux pas dormir avec moi, je serai quand même avec toi… Ou bien je vais devenir fou… Qu'en pensaient-ils ses acolytes, de ces chansons-là ? Ces histoires de solitude urbaine, de rendez-vous nocturne « au plan astral »… Ils avaient peut-être des projets en tête.

Personne n'a l'air d'y avoir jamais vraiment cru, à ce groupe. John Cale a produit des démos, Kim Fowley s'en est mêlé. Warner voulait signer. Puis Jonathan n'a plus voulu chanter ses « vieilles » chansons. Ou alors plus comme ça. Il avait perdu le dégoût, la rage. Un punk, lui ? Hum… Plus tard, avec d'autres Modern Lovers, ceux-là dévoués à sa cause, au moment de faire Astral Plane en concert, le or I'd go insane de la version d'origine devient so we don't go insane… Plus question de se mettre la tête à l'envers. Jonathan n'a pas jeté à la poubelle son concept de « monde moderne », mais il lui voit maintenant des lumières, des vies en rose, il lui ouvre les bras. Le premier Astral Plane, c'est sa nuit. Elle nous appartient désormais.



Partie 3 : Je parlais des trois autres Modern Lovers hier mais ils ont été fugacement quatre avec John Felice. Une autre légende bostonienne, celui-là. Il avait déjà des chansons, les proposait. Jonathan n'en voulut pas. Ce groupe de fortes têtes était son groupe à lui et ne jouerait que ses chansons. Point. Felice est parti former les Real Kids. Pendant que Willie « Loco » Alexander lançait son Boom Boom Band.

Pourquoi parler de Willie Alexander ? Parce qu'il était l'autre grand Velvetmaniaque à Boston. Plus âgé que Richman, il a même réussi à faire partie du V.U. vers la fin, quand Sterling Morrison est parti. Bon d'accord, il n'y avait plus un seul membre d'origine. Mais Alexander et Jonathan ont eu leur petite revanche : invités par Moe Tucker sur une reprise de I'm sticking with you.

Richman n'était pas encore guéri de son loureedisme aigu quand il a écrit et enregistré Hospital, premier du nom. Mais il se soignait un peu. Ce morceau lent n'a pas grand-chose à voir avec Heroin, sauf le tempo à la rigueur. Sinon rien de sinueux ici, tout est déjà candeur : quand tu sortiras de l'hôpital, chante le troubadour à sa dulcinée, laisse-moi revenir dans ta vie. I can't stand what you do / but I'm still in love with your eyes. La malade, c'est donc elle. Jonathan est l'ange de réserve, il patiente et espère.

Ce thème du back in your life donnera plus tard des choses plus franchement guillerettes. Hospital aura une autre vie avec les Modern Lovers de 1978, qui s'acquittaient mieux d'un traitement tout en douceur. La voix de Richman est livrée quasi brute à l'auditeur, qui en aime déjà la fragilité. Cette version live est la face B d'un 45-tours Beserkley Records, pochette jaune citron (dernier hommage à la banane ?). De l'autre côté, Buzz buzz buzz, typique du Jonathan retombé en enfance, pour le meilleur (souvent) et le moins meilleur (personne n'est parfait). Ce spécimen intéressant fera bien sûr l'objet d'une prochaine série – ou deux.



Partie 4 : C'est donc en 1976 que Jonathan Richman est entré dans ma vie. L'album noir a eu son tour, il est maintenant couvert de mythe. J'ai aimé l'autre aussi dès le premier regard. Celui tout frais de la veille. Le jeune homme a le cheveu romantique et l'œil de la biche que n'effraient pas les tigres en papier. Il vit dans un monde à part. Chuck Berry pour lui ce n'est pas de la vieille musique, et si Buddy Holly est mort on ne l'a pas mis au courant. Back in the USA by Chuck Berry… as done by the Modern Lovers… one-two, one-two-three-four…

Mais tout de suite ma préférée, ç'a été Important in your life. Il y a toujours un groupe mais on entend bien peu de chose autour de Jonathan. Il a fait le vide dans la pièce et n'a laissé qu'un canapé où se serrent Leroy Radcliffe (guitare), Greg « Curly » Keranen (basse) et le rescapé Robinson, pratiquement condamné à taper avec ses doigts sur une boîte en carton. Pour le niveau sonore, on semble avoir fixé la mire sur l'intro de I'll be your mirror (après on ne parle plus du Velvet, promis). L'album Jonathan Richman & the Modern Lovers inaugure un genre de rockabilly-folk. Très personnel. Peut déclencher des allergies. Ou réveiller des énergies. Pour moi c'était un irrépréssible élan d'affection. Voilà un garçon qui me parlait. Pas la peine de faire trop de bruit. J.R. a choisi la subversion par le dénuement.

De quel temps était-il donc, à gratter sa petite guitare en fredonnant : I want to hear from you that I'm important… in your life ? Derrière, ses camarades font : dilili… dilili… Pour eux ce n'est que le début des brimades. Sur l'autre face de l'album débarquent les petits insectes, les martiens, et l'abominable homme des neiges hante le supermarché. Bientôt des Modern Lovers plus versés dans ce minimalisme juvénile prendront le relais : Asa Brebner et D-Sharpe en plus de Radcliffe. Ils donneront à Mogador en 1978 un de ces concerts que je ne suis pas près d'oublier…"

François Gorin ( Télérama - Avril 2009)


Live sur Deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/modern-lovers/live-at-the-longbranch-and-more-41672


Roadrunner - (un des) le titre(s) le(s) plus célèbre(s) des Amoureux Modernes, puisqu'il en faut un. Mais cela ne vous dispense pas d'écouter l'album dans son intégralité, absolument indispensable vous l'aurez compris.

mercredi 3 novembre 2010

GANG OF FOUR - Entertainment! (1978)

Les années punk

Gang of Four, groupe mythique anglais, est créé par quatre étudiants de l’université de Leeds fin des années 70. Ils profitent de la vague punk de 1977 pour monter leur quatuor et se faire entendre. Car leur musique est revendicative et assez politisée. Par exemple, le nom du groupe fait référence à une faction communiste chinoise réprimée après la mort de Mao Zedong et qui fut active notamment pendant le procès de la veuve de Mao au début des années 80.

Le groupe évolue dans le genre post punk et ne met pas longtemps pour sortir son premier album, Entertainment ! (1979). Le disque est un carton et demeure le meilleur opus de Gang of Four à ce jour. Preuve encore de leur côté rebelle, le titre le plus célèbre de l’album To Hell With Poverty est interdit sur toutes les radios d’Angleterre. Ce coup de pub leur est d’ailleurs bénéfique et la chanson devient l’hymne le plus connu de Gang of Four.

Les lauriers affluent pour Jon King (chant), Andy Gill (guitare), Dave Allen (basse) et Hugo Burnham (batterie). Il est vrai que les membres de Gang of Four innovent. Leur style est riche: une basse bien inspirée et très présente sur chaque titre donne une dimension musicale énorme qui influencera beaucoup d’autres formations. Mais il n’y a pas que ça. La guitare d’Andy Gill est puissante et propose des sons purs et rêches. Les rythmes sont abondants et souvent funk. Quant à leurs textes, ils sont réfléchis et truffés de messages radicaux.

Le GANG OF FOUR chinois originel arrêté en octobre 1976, lors de la nomination de Hua Guofeng à la présidence du parti communiste chinois. Ils représentaient la tendance radicale maoïste, et leur ascension politique était consécutive à la Révolution culturelle. Le procès fut diffusé à la télévision. L'acte d'accusation précisait qu'ils étaient accusés d'être directement responsables de la persécution de « 729 511 personnes » et de la mort de 34 800 d'entre elles pendant la Révolution culturelle. Leur procès (novembre 1980-janvier 1981) se termine par la condamnation à mort de Jiang Qing et de Zhang Chunqiao, peine commuée en détention perpétuelle en 1983.

...Le GANG OF FOUR version UK, poings levés

Les années 80

Le groupe fait son bout de chemin et sort son deuxième album, Solid Gold, en 1981. Malheureusement, Gang of Four ne connaît pas le même succès qu’avec Entertainment !. Le groupe enchaîne, ensuite, les concerts mais les individualités s’affirment: Dave Allen quitte Gang of Four pour former Shriekback. Il est remplacé par Sara Lee.

Le troisième album sort en 1982, et fait couler beaucoup d’encre, entre autres, avec le titre I Love A Man In Uniform qui fait scandale et est interdit sur les ondes radio anglaises. En cause, des textes traitant de la guerre des Malouines et qui sont jugés trop rebelles. Ensuite, deuxième changement de line-up: Hugo Burnham est viré du groupe. Gang of Four se cherche et fait appel à un producteur américain pour les albums Hard (1983) et At the Palace (1984). Mais le succès n’est plus au rendez-vous. C’est la fin de l’histoire…

Que retenir alors du court parcours de Gang of Four ? Des titres accrocheurs et forts, des textes engagés, de la musique innovante. Et puis, rien de moins qu’une influence dont à l’époque le groupe ne se doutait pas. En effet, des musiciens comme Kurt Cobain, Franz Ferdinand ou encore les membres des Red Hot Chili Peppers ont à de nombreuses reprises cité Gang of Four comme référence.

Mais l’influence du goupe ne s’arrête pas là. La basse de Dave Allen est au fondement de la fusion entre rock et funk. Quant à la guitare incontrôlée d’Andy Gill, elle aura précédé la noisy pop.

i found that essence rare (GANG OF FOUR) - sujet d'actu !!

lundi 1 novembre 2010

Undertones - Teenage Kick 1978

Buzzcocks-Boredom




Avec le punk littéraire des Buzzcocks, No futur et existentialisme, même combat!


Sans eux, le punk n'aurait été qu'un feu de paille limité à Londres. Dès 76, les Buzzcocks ont la révélation avec les Sex Pistols. Premier converti au punk dans leur ville, le groupe de Manchester attise les braises et invente l'indie rock. Issus du milieu ouvrier, deux étudiants, l'un en électronique, l’autre en philosophie s’ennuient ferme dans le nord de l'Angleterre.

En 75, Howard Devoto et Pete Shelley, fans des Stooges et de Roxy Music décident de fonder leur groupe. Le déclic, pour les Buzzcocks, c’est un concert donné par les Sex Pistols en février 76 à Londres. Shelley et Devoto convainquent les Sex Pistols de venir jouer à Manchester pour leur première date hors de Londres. Ce concert va changer le cours de l’histoire de la musique de Manchester. Dans la salle clairsemée, il y a du beau monde. Tony Wilson, fondateur de la Factory. Ian Curtis et Peter Hook qui formeront Joy Division à la sortie du concert et Mike Hucknall, le futur Simply Red.

Fédérés autour de la boutique "Sex" de Vivienne Westwood et Malcom Mc Laren, qui designent leur look, les punks explosent à Londres. A Manchester, par contre les Buzzcocks font du punk sans styliste. Dès leurs débuts les Buzzcocks font dans le punk littéraire. Financé par leurs parents avec 300 euros, leur single "Spiral Scratch" est la première autoproduction du punk britannique. Pressé à 1000 exemplaires au départ, ils en vendent plus de 25 000 en un temps record et sont signés par une major. A peine nés, les Buzzcoks se déchirent en 77. Howard Devoto, le chanteur, monte le groupe new wave Magazine, avec Barry Adamson à la basse.

Pour les Buzzcocks la traversée du désert dure 10 ans. En 89, Shelley reforme le groupe. Et depuis 17 ans, ces créateurs du rock indie selon l'expression de Morrisey des Smiths n'arrêtent pas de tourner.

ARTE - Tracks

(cf. aussi le très bon site de rock indé - indie rock - www.xsilence.net)
http://www.xsilence.net/disque-1862.htm

vendredi 29 octobre 2010

Interview de Gilles Tandy (OLIVENSTEINS)

Int

Quand situer la genèse des Olivensteins  ?

Gilles Tandy : Les Olivensteins, c’est l’aboutissement de tout ce que j’ai vécu, du concert de Doctor Feelgood en juin 1975 (mon premier concert) à l’essoufflement du punk en avril 1978. Avant 75, j’écoutais déjà du rock, le problème c’est que j’aimais des groupes morts, ou fossilisés… Les Stones en 74-75 ça n’était pas leur meilleure époque, les Kinks non plus… Les Stooges n’existaient plus, les New-York Dolls quasiment plus… Et à partir de 1975, il y a eu cette explosion… Quand je vois Feelgood à l’Olympia avec Little Bob en première partie, je me dis : ça y est, je vais enfin vivre quelque chose qui colle à ma génération et à mes envies  !. Tout va s’enchaîner assez vite, il va y avoir le Christmas au Havre en décembre 1975, Mont-de-Marsan 1976, le premier festival, avec les Damned, la grosse claque, les Gorilla’s, Eddy and the Hot Rods… La musique va progresser très rapidement (le tempo aussi). Les groupes que j’écoutais en octobre 76 passaient pour des ringards en juin 77. J’étais en province, dans le sud, et dans chaque ville tu avais un petit noyau de mecs comme moi, à l’écoute de tous ces nouveaux groupes qui débarquaient de Grande-Bretagne, ou à la recherche d’obscures rondelles parvenues de je ne sais quel coin du Massachusetts ou de l’Ohio. Je pense qu’au premier festival de Mont-de-Marsan, il y avait plus de provinciaux que de parisiens. On était plus à l’affût de ce qui bougeait à l’extérieur. Mon frère travaillait à Rouen au magasin de disques “Mélodies Massacre”, j’avais des copains à Sète, à Montpellier, on était au courant de tout ce qui se passait.

Comment se tenir au courant de la scène en province en 1976 ?

Gilles Tandy : Le New Musical Express [NME, hebdomadaire musical britannique, depuis 1952], bien que je ne lise qu’à peine l’anglais à l’époque… C’est marrant, il y a peu de temps j’ai relu “England’s Dreaming” de John Savage, et il parle d’anecdotes, qui nous parvenaient en quatre ou cinq jours à l’autre bout de la France, on arrivait à être au courant de tout. C’était comme si on avait vécu à Londres (bien entendu je n’y ai mis les pieds que bien plus tard)… Expliquer pourquoi, comment, je ne sais pas… Le NME, le bouche-à-oreille ??…

Vous vous définissiez punk à l’époque ?

Gilles Tandy : Oui, oui, dès le début. On va se couper les cheveux, porter des badges… Mais ce n’était pas le grand guignol, j’étais au lycée, je prenais plaisir à mettre une cravate sur un tee-shirt, ce qui plaisait beaucoup aux profs… Je suis retourné à Rouen fin 77. Là, il y avait une émulation liée à l’activité de “Mélodies Massacre”, plein de disques sortaient sur des labels indépendants, tous ces jeunes groupes jouaient vite et simple avec une énergie pas possible… C’était vraiment excitant. Ça n’existait pas en France… J’étais déjà assez copain avec les Dogs qui sortaient leur premier 45 tours. Je n’ai pas de définition du punk… C’est un truc qu’on a vécu… Le côté attitude m’exaspérait déjà… Ma passion était davantage liée à la musique qui déferlait à ce moment-là. Le punk parisien vu de ma province, que ce soit à Rouen ou à Sète, je trouvais ça ridicule, grotesque même. J’ai rencontré la plupart des acteurs de la scène parisienne bien après, je me suis bien entendu avec certains d’entre eux, mais pour nous, à l’époque ce n’était qu’une bande de poseurs… Je pense que ça n’a pas beaucoup changé aujourd’hui… On va former les Olivensteins vraiment par hasard. Éric écrivait des textes derrière le comptoir du magasin. Il ne se doutait pas que ça allait devenir des chansons. Moi j’aimais bien chanter. Avec Vincent, qui officiait comme guitariste de “Section Spéciale”, on a décidé de faire un groupe un peu sur un coup de tête. Mimi, le batteur des Dogs partait à l’armée. Dominique nous a laissé un local de répétition à disposition. On a démarré avec un texte, “Patrick Henri est innocent”. C’est parti comme ça, un dimanche d’avril 78. On av ait recruté des gens à droite à gauche. En plus de Vincent, qui pour l’occasion, tiendra la batterie, le guitariste lors de cette répète était le chanteur de “Section Spéciale”, le bassiste n’avait jamais joué de basse, moi je n’avais jamais vraiment chanté dans un micro… Il y avait aussi Dominique des Dogs au saxo, et Hugues jouait de la guitare. C’est devenu sérieux assez rapidement. 15 jours après, on peaufinait déjà la première formation des Olivensteins. Au départ c’est un gag, mais très vite, Vincent a pris la guitare, composé des morceaux, Éric a pondu des textes à tire-larigot… On a trouvé un bassiste, un batteur… En juin 78, un des membres du groupe avait trouvé un truc, dans une fête de psys qui commémoraient les dix ans de Mai 68, sur les hauteurs de Rouen. (On ignorait bien sûr que 39 ans plus tard, un tel évènement serait purement et simplement prohibé, par un pouvoir revenu d’un autre âge, pour qui la perception de “Pétain Darlan c’était le bon temps” ne serait malheureusement pas du second degré). Là, on a débarqué, on a vraiment foutu la zone… On est allé très loin. Chanter “Patrick Henri est innocent”, avec le doigt pointé sur le ventre d’une femme enceinte… C’est vrai que ce n’était pas très malin, mais il fallait aller dans la provoc, on était là pour ça… Rires… Notre première prestation…










D’où le nom ?

Gilles Tandy : Non, le nom on l’avait déjà. On avait le nom avant le groupe. Éric avait croisé Olivenstein dans un concert de Johnny Thunder au Gibus. Le nom du groupe est né d’un retour Paris-Rouen, par le premier train, de 5h30… Ensuite répétitions, les premiers vrais concerts à partir de l’automne 1978. On a fait un concert au Gibus, on a joué devant cinq ou six personnes, et on s’est retrouvé avec le matos sur le trottoir… Comme beaucoup de gens au Gibus à l’époque… Fallait pas aller demander le cachet… Rires… On a fait pas mal de premières parties des Dogs, et on a joué au “Rose Bonbon” en novembre 1978. Il y avait un concert en matinée, un en soirée, 150 personnes en matinée, et à minuit un peu plus, mais si on compte le nombre de gens qui disent nous avoir vus ces deux soirs-là, on remplit Bercy. Juste après ces concerts, il y a l’article de Garnier dans Rock & Folk. Ça fait parler mais ça ne fait pas décoller grand-chose… En 1978, pour trouver des concerts… C’est encore la préhistoire…





Quel était l’état de la scène ?

Gilles Tandy : Nous on a joué à Rouen, en banlieue du Havre (en première partie des Damned), au Havre une fois, mais, étant Rouennais et chantant en français, on y était plus ou moins triquards, sinon, Caen et Paris. On n’a jamais joué ailleurs. La scène était quasiment inexistante. Et il fallait voir les organisations… Les sonorisateurs étaient la plupart d’anciens balloches qui ne comprenaient rien à ce qu’on faisait, les sons étaient dégueulasses, les scènes n’étaient pas vraiment des scènes, il y avait des trucs horribles…

Vous chantiez en Français, ce qui n’est pas très “tendance” ?

Gilles Tandy : Oui, mais il y avait quelque chose à faire. La plupart des groupes punks chantaient en français à l’époque. Asphalt Jungle, je ne sais pas s’ils chantaient en français ou en anglais puisqu’on ne comprend absolument rien… Mais il y avait cette envie de chanter en français… On ne pensait pas encore à la carrière américaine… Rires… On avait des paroles plutôt sociales. Ça pouvait être de la dérision, mais elles étaient basées soit sur la vie de tous les jours, soit… Il pouvait y avoir l’histoire, avec “Pétain Darlan, c’était le bon temps”… Il faut voir aussi le contexte. En 1978, on se fait traiter de petits cons par toute une génération de vieux schnocks et la réponse c’était  : “hé ho, il n’y a pas que nous qui avons fait des conneries  !” C’était très con, mais il y avait évidemment énormément de degrés derrière… Tout le monde ne va pas comprendre. Là, on aura des problèmes, on a failli se faire casser la gueule… Mais on n’était pas dépassés. Le tout étant fait au dixième degré, on prenait ça au dixième degré. On parlait de beaucoup de choses. Ça allait d’une ode à John Wayne, qui était un morceau sur le côté affligeant des westerns spaghetti, à “Fier de ne rien faire”, où là, il y avait un message, qui est toujours d’actualité…

Vous allez enregistrer votre premier disque très rapidement ?

Gilles Tandy : Oui, en mars 1979. Au départ, on voulait tout faire dans la cave, mais Lionel Herrmani de Mélodies Massacre, le producteur des Dogs nous a poussé à faire ça bien, il savait qu’il y avait un potentiel énorme. Donc les trois titres ont été enregistrés et mixés en huit heures. Le disque est sorti un mois après, le premier tirage a été épuisé en trois semaines…

Tout marchait avec le bouche-à-oreille. Mais ça va surtout fonctionner après la séparation du groupe. C’est dommage… Après, Blanc-Francart va le passer tout l’été sur France Inter, Manœuvre fera un truc dithyrambique dans Rock & Folk, mais c’est toujours dur de trouver des concerts… On n’a pas de tourneur, on marche à la démerde, on n’a pas de fric non plus. Ça va être un obstacle parce que tout le monde est obligé d’aller bosser… Le disque est assez vite épuisé, et on cherche une distribution pour le ressortir au format maxi 45 tours. 90% des boîtes de disques cherchent le nouveau Téléphone. Comme toujours en France, Téléphone marche bien, donc il faut faire du Téléphone, ils ne comprendront rien, une fois de plus, à ce qu’il se passe. Barclay est intéressé, et, au moment de signer, ils nous disent  : ”il faudrait peut-être voir avec le médecin, à cause du nom, on risque un procès, bla-bla-bla, bla-bla-bla…” Donc voilà, c’était fini… Rires… Il va y avoir toute une série de trucs négatifs qui vont faire que le groupe ne va pas durer… L’arrivée des R.G. au concert, c’est un truc qui va vraiment nous faire chier. On n’a pas fait ça pour ça… L’arrivée des keupons à crête et à la Valstar, au premier rang on n’a pas fait ça pour ça non plus… En 1979, on écoutait les Fall, les Mekons, les Swell Maps… Très vite, on a commencé à déchanter. On devait faire la première partie de Stiff Little Fingers au Palace, et le docteur Olivenstein passe un truc dans France-Soir, comme quoi il est hors de question qu’un groupe se présente au Palace sous son nom. Donc le concert est annulé, alors que ça aurait été un tremplin pour nous. Il y a comme ça, tout un enchaînement de désillusions, qui fait que le groupe ne tient pas. On donne un dernier concert en janvier 1980. Après le groupe se sépare.






Vous n’avez eu qu’une seule sortie discographique ?

Gilles Tandy : Voilà. Par la suite, la rondelle va coter dans toutes les bourses de disques, ça m’a toujours fait un peu mal au coeur. En 1984, il me restait une caisse de singles, et je les ai vendus à 20 balles dédicacés, à des mômes, alors que les mecs en face le vendaient déjà à 500 balles. On avait de quoi faire un album. Finalement, c’est peut-être très bien comme ça aussi… Rires… Le punk, c’était, de toute façon, quelque chose de totalement éphémère.

Fier de ne rien faire  :

Ce morceau, c’est Dominique qui l’a composé pour moi, et, bien sûr, les paroles sont d’Éric. Il avait composé la musique, avec les arpèges du début. Dans la mesure où je n’écrivais pas les chansons, il fallait toujours se démerder à faire combiner les deux (paroles et musique), voire les trois, puisque j’avais mon mot à dire quand même, et je devais apprendre à poser ma voix. C’est un des tous premiers morceaux… Euthanasie, on ne devait pas le faire. Au départ, la chanson avait deux couplets de plus, et on la jouait moins vite, vraiment lourdement, elle durait cinq minutes. On trouvait ça chiant. Le jour de l’enregistrement, on avait un peu de temps, et on s’est dit  : “on va essayer de la faire quand même en enlevant deux couplets.” Négatif, c’était ce qu’on avait choisi pour faire la face B. On avait déjà prévu de faire un 45 tours derrière, avec un morceau qui s’appelait “je hais les fils de riches”, qui n’a jamais été enregistré.

La suite de “Négatif” ?

Oui, elle n’était pas tout à fait finie, on voulait se la garder pour le 45 tours suivant. On trouvait que le message était fort. Sur Rouen qui était une ville relativement bourgeoise, la plupart des parties se passaient dans des espèces de baraques sur les hauteurs de la ville, donc “je hais les fils de riches, qu’ils se cachent ou qu’ils s’en fichent”…


auteur: Arno Rudeboy

http://nyarknyark.fr/


The Dogs - Fier De Ne Rien Faire (Live)

mercredi 27 octobre 2010

Alice Cooper - Killer (1971)


in La Discothèque rock idéale, Philippe Manoeuvre - Albin Michel (2005)

Alice Cooper Eighteen Nov. 13, 1971

Sur scène, Alice Cooper était le roi du shock-rock qui décapitait des poupées, mais ses premiers albums studio sont des assauts tranchants et intelligents de rock originaire de Détroit. Dans "Love It To Death", le producteur Bob Ezrin se joint à lui pour les ruades tordues de Hallowed Be My Name et l'hymne adolescent I'm Eighteen.

Une des toutes premières vidéos d'Alice Cooper:

Alice Cooper - School's out - 1972

Arrivant à Los Angeles depuis Tucson dans l'Arizona, les membres d'Alice Cooper ont rapidement acquis une réputation de provocateurs et signée chez Straight, le label de Franck Zappa. Deux célèbres albums de pandémonium psychédéliques après, ils ont déménagé à Détroit, où ils sont devenus amis des Stooges, un groupe essentiel pour leur évolution.
Lorsque la Warner a acheté Straight, elle a poussé Alice Cooper à enregistrer un nouvel album. Deux disques de hard rock et quelques singles à succès plus tard, toujours avec Bob Ezrin, le groupe trouve son style, et renforce sa popularité à l'aide d'un spectacle des plus farfelus.
Les qualités du groupe ont été parfaitement reproduites sur vinyl avec School's Out, leur nouvel album, précédé de la sortie du tube du même nom. Ce single représente leur plus grosse vente à l'époque. Cette profusion graphique de riffs lancinants et de slogans est devenue l'hymne du punk de tout adolescent marginal du début des années 70. Le groupe - guidé par la voix d'enfer de Cooper (Vincent Furnier) et par l'incroyable sens de la pop du guitariste, Michael Bruce - a travaillé dur sur cet album à thème inspiré par West Side Story. Cette oeuvre imaginative traitant de la délinquance juvénile bénéficie de magnifiques arrangements de jazz pour big band (Gutter Cat vs. the Jet, Grand Finale, Blue Turk), d'une symphonie aux allures d'opéra (My Stars), d'un dérivé des Beatles (Alma Mater) et de fantastiques morceaux de rock (Luney Tune et Public Animal n°9). Récit épique adolescent à la production un peu trop poussée, ce vaudelville rock va inspirer des groupes comme Marylin Manson vingt ans plus tard. JG

mardi 26 octobre 2010

In A Gadda Da Vida - Iron Buttefly I

Le Heavy Metal puise aussi ses racines dans le psychédélisme.

Groupe incontournable de la vague acid-rock, Iron Butterfly n’est pourtant que le groupe d’un seul album, voire même d’une seule chanson, le reste de leur courte discographie étant tombé dans l’obscurité depuis longtemps pour la majorité du public. Mais quelle chanson ! Et quel album, en fin de compte !

Des titres de très bonne facture, qui posent les bases du hard rock à travers leurs guitares rêches mais mélodiques. Mais en même temps, des paroles douces, un peu naïves, et des harmonies vocales qui signent l’appartenance du groupe à la mouvance hippie. Nous sommes en 1968 et le Summer of love n’est pas si loin.

La voix de Doug Ingle sait pourtant se faire plus ample et grave à l’occasion (Termination), tandis que les accords se font plus durs voire même quelque peu sinistres (Are you happy ?), mais le propos général de l’album reste globalement positif. Tout au long de celui-ci, l’orgue s’en donnera d’ailleurs à cœur joie, passant d’un recueillement spirituel à une joyeuse débandade psychédélique. Hé oui, ça plane sec chez le Papillon de fer ! Avec ses morceaux gentillets et romantiques et sa forte teneur en THC, cet album, à l’instar de nombre de ses contemporains m’évoquera toujours un groupe de chevelus en chemises hawaïennes et bandanas, fonçant vers San Francisco en Cadillac Deville convertible, sincèrement persuadés que la méditation transcendantale et la prise d’acide en groupe allaient pouvoir arrêter la guerre du Vietnam.

Et puis, il y a le monument : la chanson-titre, hymne parfait pour une époque que, intéressé ou pas par les idées qu’elle véhiculait, on regarde toujours avec une certaine affection. In-a-gadda-da-vida, ses 17 minutes (dont plus de 7 de quasi-solo de batteries), son harmonium funèbre, son thème principal reconnaissable entre tous, sa voix lyrico-pâteuse larger than life, les mythes qui lui sont rattachés,... Bref, une pièce à la mégalomanie défoncée qui a laissé une empreinte durable sur le rock (au point que même un groupe comme Slayer ait fini par se fendre d’un hommage à Iron Butterfly en reprenant ce morceau). Sachez donc que le titre quelque peu ésotérique serait tout simplement la transcription en langage junkie de In the garden of Eden, mots que Doug Ingle ne serait jamais arrivé à prononcer correctement lorsqu’il composait, pétard aux lèvres, les quelques paroles égarées au milieu de ce véritable trip sonore. Autre légende urbaine : qu’un titre de cette longueur, effrayante pour l’époque, ait connu un tel succès radiophonique paraît invraisemblable. Mais les DJ et programmeurs rock de l’époque y trouvèrent, paraît-il, le moyen infaillible et inattaquable de prolonger leurs pauses clopes (clopes ?)... Tout le monde y gagna, en fin de compte.

Iron Butterfly est un groupe injustement méconnu par une large frange du public actuel. Et qu’on aime ou pas le rock planant des années 60, son statut de monstre classique mérite au moins qu’on lui accorde une écoute attentive de son œuvre la plus marquante, qui synthétise avec grand talent rock sous amphet, style hard embryonnaire et Flower power.

Marc Lenglet


Blue Cheer - Summertime Blues

"Baptisé en l'honneur d'un type de LSD qui tirait son nom d'une poudre détergente, ce trio incroyablement puissant de San Francisco a placé la barre très haut dans le domaine du rock noisy, avec son premier album. Il ouvre la voie à tout le monde, des Stooges à Zeppelin, du heavy metal au rock expérimental. Cetres, il y avait le battement sourd d'innombrables groupes garage dans les années 60, mais aucun d'entre eux ne possédait les basses, les hurlements, ni l'intensité pleine de feedback des Blue Cheer. Ce n'est pas pour rien qu'on les décrit comme "plus bruyants que Dieu".
La première fois que Blue Cheer a essayé d'enregistrer Vincebus Eruptum, la table d'harmonie a explosé. Mais ayant pris les précautions nécessaires, ils enregistrent ce qui va être le meilleur album de leur carrière, et de loin. Il comprend quatre originaux et deux reprises, dont une version torride, salie et écorchée, de Summertime Blues d'Eddie Cochran (dépassant par certains cotés celle des Who, puissante et charnue) et Rock Me Baby, un classique du blues. L'album se place dans le Top 20 US, fait surprenant peut-être pour un groupe dont l'intention n'est que de dépasser les limites du volume, et qui n'est pas intéressé du tout par le jeu musical. Loin d'être les musiciens les plus au point, ils ont quelque chose d'admirable et envoûtant, de style punk dans leur rafales de solos visiblement improvisées, dans le volume poussé à fond et à peine contrôlé, ou encore dans les braillements exaltés de Dickie Peterson dans Parchment Farm.
C'est un album clés des premiers jours du heavy [au même tire que Cream à la même époque] : depuis la magnifique pochette violet et argent jusqu'à l'esprit général, fou et génial.

Tom Hughes, in Les 1001 Albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, dir. Robert Dimery - Flammarion, 2006



"Le rock, c'est 10% de technique et 90% d'attitude. Si on joue une note avec la bonne attitude, ce sera plus efficace que soixante notes sans attitude du tout." Dickie Peterson, 2005

The Faces "Stay With Me"

Composé en grande partie des membres des Small Faces, groupe Mods de la fin des 60's, les Faces comptent tout de même Rod Stewart et Ron Wood (futur Rolling Stones), de l'ancien Jeff Beck Group (leur coupe de cheveux les trahit).
Pour la petite histoire, les Faces sont au centre d'un jeu de chaises musicales pendant la seconde partie des 60's. Les Small Faces perdent Steve Marriott parti fonder Humble Pie avec Peter Frampton (nouveau guitar-hero). Quant au Jeff Beck Group, il perd Ron Wood et Rod Stewart qui intègrent les Faces nouvelle génération en remplacement de Marriott. On passe alors d'un groupe Mods, dans la mouvance des Kinks & co à un Hard Rock beaucoup plus puissant et saturé, typique de l'époque. Peu à peu, Stewart prend la place de leader, jusque là réservée à Ronnie Lane. Il finira par avoir la carrière solo qu'on lui connait fin 70/80.

Il faut donc retenir de cette époque un vrai échange entre musiciens et groupes, parfois rivaux, souvent copains. Les festivals (Bath, Wight, Monterey...) étaient l'occasion de vrai jams. Les rois des jams à rallonge à l'époque étaient d'ailleurs les Allmann Brothers, mais c'est une autre histoire.




le groupe "Free", compagnon de de route du hard rock





Bad Company "Can't Get Enough" Live 1974

Premier groupe à être signé par Swan Song en 1974, label de Led Zep, Bad Company est un "super-groupe" comme la mode de l'époque avait l'habitude d'en créer, à savoir : Paul Rodgers (chanteur de Free - "All Right Now") et son batteur, du bassiste de King Crimson, et du guitariste de Mott The Hoople.

On peut situer Bad Company dans un style de rock puissant, à l'image de Free, Humble Pie ou des Faces. Tous les musiciens de chaque groupe avaient coutume à l'époque de jouer les uns avec les autres, créant bien souvent des "side-projects", un peu à l'image des jazzmen.




dimanche 24 octobre 2010

La genèse du Hard Rock : The Cream

‎"Sans Cream, il n'y aurait eu ni led Zeppelin, ni blues-rock, ni hard rock", Dictionnaire du Rock de Michka Assayas

Sunshine of your love, sur l'album Disraeli Gears, 1967



Pour les spécialistes, le groupe britannique Cream (1966-1968) fut à l'origine du Hard Rock, par ses compositions et ses shows sur les scènes américaines.







‎"Sans Cream, il n'y aurait eu ni led Zeppelin, ni blues-rock, ni hard rock", Dictionnaire du Rock de Michka Assayas

Crossroads , album Wheels of fire, 1968



Crossroads, 1968,(live)

Punk américain : The Ramones

Des groupes qui ont commence le mouvement punk aux Etats-Unis dans le sillage de Television et qui deviendront les figures tutélaires du mouvement : The Ramones, leur musique puissante et brève…

Voir la notice de Wikipedia










Quelques groupes phares du Punk britannique

Ensuite, le mouvement musical s’affirme avec de très nombreux groupes dont les Sex Pistols qui causent un scandale à la télévision :

The Sex Pistols :





The Clash :



Il ne manque que Shane Mac Gowan, le fameux chanteur des Pogues. Fête de la Saint patrick. 1988 !!!!



Buzzcocks :

L'influence du garage rock sur les punks anglais

Des jeunes musiciens ou artistes en devenir s’éloignent de la musique telle qu’elle est jouée à l’époque dans des stades et en reviennent à des groupes qui prennent leurs racines dans le rythm’ blues et le garage rock. Dans cette catégorie, un groupe apparaît comme ayant eu une influence déterminante :
Dr Feelgood :





Un jeune Joe Strummer (The Clash) commencera sa carrière dans un de ses groupes avant de s’en éloigner pour un discours plus radical :



Eddie and the Hot Rods :

Punk et cinéma en G-B

Don Letts qui sera bientôt le cinéaste du mouvement naissant en Grande-Bretagne a aussi apporté sa contribution : la pose et la musique reggea . Voir l'interview de Don Letts sur You tube

Un autre film :

Les lieux du Punk en France

Des lieux : Le Gibus

Les groupes phares du punk en France

Les groupes phares :

Les Stinky Toys :

Les Olivensteins, groupe rouennais :


Starshooter :

Métal Urbain :

Les groupes phares du punk en France

Les groupes phares :

Les Stinky Toys :

Les Olivensteins :



Starshooter : http://www.youtube.com/watch?v=khmEHF2Em-I

Métal Urbain : http://www.youtube.com/watch?v=o_HMXbk3g08
http://www.youtube.com/watch?v=KW-peug4e8s&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=4SWPRWQ-0h4&feature=channel

Punk en France : 1976, le festival de Mont-de-Marsan

Le mouvement s’intensifiera en province grâce au festival punk de Mont de Marsan, même si le public fut également très britannique :

Le PUNK en France : des boutiques, des journalistes

En France, l’aventure Punk commence à Paris, aux Halles, autour de deux boutiques :
Harry Cover et l’Open Market.

Les journalistes furent, également, des acteurs essentiels pour la conscience du mouvement en formation :

Punk en France

En France, l’aventure Punk commence à Paris, aux Halles, autour de deux boutiques :
Harry Cover et l’Open Market.

Les journalistes furent, également, des acteurs essentiels pour la conscience du mouvement en formation :http://paris70.free.fr/je-chante-le-rock-electrique.htm

http://paris70.free.fr/je-chante-le-rock-electrique.htm

http://paris70.free.fr/punks.htm

Le mouvement s’intensifiera en province grâce au festival punk de Mont de Marsan, même si le public fut également très britannique :

http://onechordwonders.blogspirit.com/archive/2006/08/21/samedi-21-aout-1976-premier-festival-punk-de-mont-de-marsan.html

Les groupes phares :

Les Stinky Toys : http://www.youtube.com/watch?v=IBgdJsFK9VQ

Les Olivensteins : http://www.youtube.com/watch?v=YXj6ZRI_Pyc
http://www.youtube.com/watch?v=f1zlB6ao0U8&feature=related

Starshooter : http://www.youtube.com/watch?v=khmEHF2Em-I

Métal Urbain : http://www.youtube.com/watch?v=o_HMXbk3g08
http://www.youtube.com/watch?v=KW-peug4e8s&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=4SWPRWQ-0h4&feature=channel




Des lieux : http://www.gibus.fr/