Cet article publié par Emmanuel Cannicio sur un autre blog , faute de codes disponibles, figure ici sans les extraits de musique. Il suffit de cliquer sur le titre pour avoir la version originale et les musiques.
"Motown made me the man I am today" ("Motown a fait de moi l'homme que je suis actuellement") a dit l'actuel président américain Barack Obama. Qu'en déduire de cette déclaration ? De toute évidence, Motown Records a marqué de son empreinte toute une génération, voire davantage. En effet, en janvier 1959, un producteur américain, Berry Gordy crée à Détroit dans le Michigan, la compagnie de disques Motown Records.
Motown vient à l'origine d'une contraction de Motor Town ("la ville du moteur", référence à Détroit, capitale de la production automobile de l'époque). Quant au mot Records, il signifie "disques" en anglais.
Les principaux objectifs, à l'origine du projet, étaient d'une part de séduire à la fois la population blanche et la population noire des Etats-Unis; et d'autre part de rendre les musiques accessibles au plus grand nombre.
Pour cela, il associe de jeunes talents avec les meilleurs compositeurs de l'époque (Berry Gordy lui-même n'hésitera pas à composer lui-même certaines musiques). Les styles de musique de prédilection de la compagnie sont principalement la soul et le rhythm and blues avec quelques influences de pop et de gospel. C'est le son Motown, crée par les Funk Brothers, un groupe de musicien studio, issus du label fondé par Berry Gordy.
On peut également affirmer que de nombreux artistes de l'univers de la soul et du rhythm and blues sont issus de Motown Records. En effet, la compagnie de disque de Détroit a permis l'éclosion de nombreux artistes tels que Diana Ross (et les Suprèmes), Michael Jackson (et les Jackson Five), Marvin Gaye ou encore Stevie Wonder.
Seul problème pour les artistes : les contrats qui les liaient à Motown étaient relativement avares en taux de royalties (redevances) à leur goût. Certains quitteront donc Motown pour tenter leur chance ailleurs.
Cependant, en 1983, certains d'entre eux accepteront de revenir le temps d'un concert qui deviendra par la suite un évènement dans le monde de la musique: le 25eme anniversaire de Motown. Diana Ross, Michael Jackson (qui exercera devant le monde entier son désormais célèbre Moonwalk) ou encore Marvin Gaye.
Bien que n'ayant pas participé au concert évènement (mais étant présent aux 30ans de la compagnie de disques), Stevie Wonder fut l'un des musiciens les plus emblématiques du label crée par Berry Gordy.
L'histoire entre Stevie Wonder et Motown Records débute en 1962: Stevie a douze ans et est repéré par Ronnie White, le compositeur du groupe The Miracles. Ronnie White lui propose donc de signer à Motown, à l'affut de jeunes talents. A ce même âge, il sort déja son premier album Little Steve Wonder. Stevie est un talent précoce, à tel point qu'avant même sa majorité, il lui arrivait de composer et de produire lui même ses musiques ! C'est le début de la gloire pour lui et son titre Fingertips le révèle au grand public.
Cependant, ses relations avec la Motown ne seront pas toujours heureuses, le jeune chanteur souhaitant une totale liberté artistique, ce que lui a, un temps, refusé la compagnie de disques. En 1971, à sa majorité, le bras de fer tourne à l'avantage du chanteur originaire du Michigan. Son album Music of my mind est représentative de sa désormais liberté artistique, notamment par le nom de l'album lui même (l'on pourrait traduire par la musique qui vient (directement) de moi ou MA musique), mais aussi par le fait que cet album soit exclusivement produit par le chanteur lui même ! C'est aussi le début de l'utilisation des synthétiseurs. On peut dire que Stevie Wonder est en quelque sorte le pionnier des synthétiseurs.
Durant les années 70, c'est la période dîte classique de Stevie Wonder (que l'on estime jusqu'en 1978). Les thèmes abordés sont variés, ce qui fait sans doute la force de séduction de ce chanteur, de la dénonciation de la société américaine (et notamment la place des Afro-Américains aux Etats-Unis) à la ballade en passant par quelques morceaux commerciaux qui se hisseront dans le TOP des ventes de l'époque.
A la fin des années 70, la carrière de Stevie Wonder va prendre un autre tournant: s'il jouit encore d'une belle popularité dans le monde du rock, nombre de critiques musicaux pensent que sa meilleure période fut celle des années 1970. Certains reprochent même à cet artistes certains de ces choix de carrière (comme par exemple ses featuring avec certains rappeurs américains comme Snoop Dogg ou Busta Rhymes)
Stevie Wonder restera néanmoins l'un des artistes rock les plus emblématiques de l'histoire et est cité comme référence artistique par grand nombre d'artistes ou de célébrités comme George Michael, Barack Obama, Sting, Prince et même Pavarotti !
On peut donc dire que Stevie Wonder et Motown Records sont deux éléments complémentaires. Stevie Wonder doit en majeure partie son succès à Motown Records. Inversement, la Motown doit également sa popularité à des artistes comme Michael Jackson, mais aussi Stevie Wonder ! Les années 70 ont donc également été un tournant pour Motown Records ET pour Stevie Wonder.
Emmanuel Cannicio
"Je l’ai toujours dit, toujours su ! Depuis ce premier
concert auquel j’ai assiste au premier janvier au Marquee, après le Bataclan,
l’Olympia, Orange, La Villette rouge, finalement, voici le disque de Doctor
Feelgood qui est aussi bon que sa légende ! L’album enregistré en public qui e
laisse rien passer, celui qui vous envoie d’un uppercut sur le tapis et vous
fait revenir en rampant pour en redemander ! Doctor Feelgood live ! Le premier
disque des Feelgood fut accueilli avec réserves. Le temps ne les a pas levées.
Un son trop restreint, malgré une flopée de petits morceaux vicieusement
courts. Le second était meilleur, mais même s’il levait les ambigüités et
révélait en Brilleaux un chanteur de la classe des plus grands (entre Burdon et
John Kay), il n’était pas aussi crucialement revigorant que les concerts du
damné Dicteur.
Ici, vous aurez tout, et cela signifie foutrement plus qu’avec n’importe qui.
Cet album est de la classe star. La basse de Sparko n’a jamais été mieux
enregistrée. Sur "Talkin’ About You", il vous tapisse le bas-ventre
de feu. La guitare de Wilko Johnson est capturée dans ses soubresauts les plus
tueurs. Un guitariste qui peut retrouver à lui tout seul et à la fois la
virtuosité de Chuck Berry et la sonorité de Bo Diddley est un génie dans mon
journal intime. Lorsqu’il s’aventure dans des solos explosifs et perce le
gruyère à la nitroglycérine, comme ici, il s’impose comme le successeur absolu
des Groovies, des Who, et j’en passe. Figure, le big batteur, a enfin trouvé
son style, et son tempo est aussi saturé et concerné par ce qui se passe qu’on
pouvait espérer qu’il le deviendrait. J’espère que vous ne comptez pas sur moi pour
vous décrire les nouveaux arrangements de "I’m a Man", de
"Walking The Dog" ou de "I’m a Hog For You Baby".
Je me ferais ce faisant penser à ces critiques stupides qui dévoilent le nom de
l’assassin à leurs lecteurs. Et ça ne me laisserait pas assez de place pour
louer Mister Lee Brilleaux, le grand vainqueur de l’affaire. Ses cris d’étripé,
sa voix extasiée modulant un perpétuel Rock’n’Roll, ses solos d’harmonica purs
comme l’enfer, me mettent en transes. Et voilà, chers petits amis ! Et vous
aussi, mignonnes lectrices, sachez que cet album dont vous voyez la pochette
reproduite est capable de rivaliser avec tous les grands albums live qui
donnèrent au Rock cet aspect de bête furieuse et sauvage, de fauve au poil
collé que l’on enfourche pour des chevauchées asphyxiantes. Le son est
fabuleux, intense. J’ai testé ce disque avec un indicateur de puissance
instantanée : sur "Goin’ back Home", on voit des crêtes de 55 watts
d’un seul coup ! En dirai-je plus ? En dirai-je plus ? Oh, là, là ! je n’en
dirai pas plus."