vendredi 13 janvier 2012

Les Sex Pistols : « porte-fringues » ?

Les Sex Pistols : « porte-fringues » de Vivienne Westwood ?

La commercialisation du punk-rock à Londres revient à Malcolm McLaren … Il ouvre sa boutique SEX sur King’s Road. Sa compagne Vivienne Westwood y vend des tee-shirts troués à épingles de nourrice… Une clientèle de traînards s’attarde là : parmi eux John Lydon, le futur Johnny Rotten… L’associant à de jeunes musiciens de pub-rock McLaren entreprend de modeler un jeune groupe, les Sex Pistols…

Michka ASSAYAS, Dictionnaire du rock

Comment les styles culturels se forment-ils ?

Prenons un exemple, les punks. A Londres, dès 1975 et en 1976, une petite clique de jeunes (certains et certaines étaient connues sous le nom de Bromley Contingent car ils et elles venaient de Bromley, une banlieue au sud-est de Londres), commencèrent à se réunir en divers endroits, du côté le moins prestigieux de King’s Road.

SEX, la boutique de Vivienne WESTWOOD et Malcolm McLAREN était l’un de ces endroits, et les fringues plutôt bizarres qu’on y vendait (des accessoires fétichistes en caoutchouc.

Jordan en 1977, manager de SEX,
personnalité extraordinaire et de premier plan,
clé de voûte des premiers déburs du punks.
(Ted Polhemus, Looks d'enfer).

Ted Polhemus, Looks d’enfer, Editions Alternatives, Paris, 1995


Ted Polhemus, born 1947, is an American anthropologist and writer. He is currently living in the UK. His work focuses on fashion and anti-fashion, identity, and the sociology of style and of the body.


Vivienne Westwood [née en 1941], et Malcolm McLaren [1946-2010] 

L'aventure commune commence par l'ouverture à Londres, au 430 King's Road, d'une boutique caméléon qui se métamorphosera au gré des fantaisies de ses propriétaires. En pleine période hippie, la devanture affiche « Let It Rock » (Soyons rock) et propose des reproductions de vêtements de rockers, des pièces anciennes, ainsi que les premières créations de Vivienne […]. En 1975, la dénomination se change en « Sex » et intéresse une autre minorité, celle des voyeurs, des fétichistes, ainsi que tous les proto-punks qui hantent King's Road à la recherche d'oripeaux susceptibles d'horrifier le bourgeois. L'année suivante, alors que McLaren est le manager des Sex Pistols, idoles des punks, le magasin s'intitule « Seditionaries-Clothes for Heroes » (Sédition. Vêtements pour héros). Le décor, une fois de plus, change, et les vêtements reprennent tous les points forts des collections précédentes : le cuir, les chaînes, les badges des bikers, autant que les lanières, les zips et le reste de l'attirail fétichiste. Ainsi se trouve constituée la panoplie des punks, et révélée l'étonnante faculté de Westwood à manier la provocation et la transgression de tabous.

Universalis


On October 7 2004 a major exhibition was held in London’s Covent Garden, featuring a vast range of iconic punk images, among them T-shirts, posters and Sex Pistols sleeve artwork by designer Jamie Reid, examples of punk fashion designed by Vivienne Westwood and Malcolm McLaren.

Uncut 2004

Ce qu’on pourrait appeler le « paraphernalia » (= accoutrement) punk donne donc lieu, des années après, à une vente exposition… Ainsi la tenue de ce garçon :

Un punk parmi une centaine qui, à Londres dans les années 80,
exercèrent l'équivalent visuel de l'activité de musicien de rue,
en posant pour de l'argent sur les photos des touristes.
(Ted Polhemus, Look d'enfer).

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